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"Face aux crises, une solution : la conversion écologique et sociale de notre société"

Billets / Tribunes

| Par Bruno REBELLE | Vendredi 18 Mai 2012 à 06:24 | 1 commentaire

Je l’avoue humblement, à l’annonce de la nomination de Jean Marc Ayrault et de la composition de son gouvernement j’ai eu quelques doutes : ce gouvernement aura-t-il une réelle capacité à porter le projet d’une transformation écologique et sociale pourtant si urgente. Et puis, en deuxième lecture, je reconnais avoir été rassuré de voir dans la composition et la répartition des mandats des signes intéressants. Ce gouvernement peut faire de grande chose en matière de transition.


Nouveau gouvernement : jusque ici tout va bien !
Ma première analyse n'était, en effet, pas très enthousiaste. Parmi les 34 ministres, seulement deux sortis des rangs écologistes. Au delà, aucun porteur reconnu des enjeux d’un développement plus soutenable, mais une représentation toujours importante de représentants de la social-démocratie la plus classique... Pas de surprise, ni notre nouveau président, François Hollande, ni son Premier ministre ne sont connus pour être particulièrement sensibles à la cause écologiste. Certes Jean-Marc Ayrault peut se targuer d’un bilan très honorable dans sa ville de Nantes, mais dans ses responsabilités nationales il est rarement apparu porteur des ruptures nécessaires pour mettre la soutenabilité au cœur du projet de société. Disons que nos nouveaux dirigeants représentent cette catégorie d’acteurs politiques qui ne sont pas
« contre » l’écologie, mais pour lesquels ces enjeux n’apparaissent que très marginalement sur leur radar politique.

Cependant, en y regardant de plus près, je me suis senti beaucoup plus rassuré. Et je pense sincèrement que nous pouvons attendre de vrais changements de cette nouvelle équipe. Tout d'abord, et c'est une véritable innovation, nous avons la parité totale : 17 femmes - 17 hommes. Je fais parti de ceux qui pensent que les femmes sont probablement plus sensibles aux préoccupations de long terme et plus attentives aux générations futures. Cette parité devrait donc nous aider à faire passer les messages. Nous avons aussi une bonne équipe de trentenaires, représentant une génération naturellement plus sensible et plus à même de prendre en compte les défis de la transformation à engager. Plus intéressant encore, nous n’avons qu’une petite minorité d’énarques, alors que l’ENA fournissait jusqu’à présent le gros des troupes gouvernementales. Reconnaissons que les effets de « formatage » de ce creuset ont certainement bridé la créativité de ceux qui tentaient de s’écarter du modèle traditionnel de production promu par cette école, modèle dans lequel le développement durable reste une préoccupation marginale.

OK, les grincheux souligneront que les hommes de plus de cinquante ans trustent, une fois encore, les plus plus hautes responsabilités. C’est en partie vrai ! Mais tout de même se sont bien des femmes et des jeunes qui occupent certains postes importants: la justice, la culture et de la communication, la réforme de l'Etat, le porte parolat, l’économie sociale et solidaire, le développement, le numérique, le logement et les territoires, et, ne boudons pas notre plaisir, l'environnement et le développement durable ... En regardant de plus près ces deux derniers ministères, je vois deux raisons supplémentaires de satisfaction.

Cécile Duflot, dynamique leader d’Europe Ecologie Les Verts, hérite d'un portefeuille novateur combinant la solidarité territoriale et le logement. Nous savons que la transition énergétique dépend, avant toute chose, d’un plan ambitieux d’économie d'énergie et que le bâti – notamment résidentiel - représente le principal gisement de ces économies. Le Président a annoncé un vaste programme de rénovation de 600.000 logements et il incombera à la Ministre de mettre en œuvre ce plan très ambitieux. Mais il est également primordial de repenser l'aménagement du territoire, pour lutter contre l’étalement urbain afin de minimiser les besoins de mobilité, pour réduire le trafic routier et la consommation de carburant. Cette évolution est essentielle pour faire émerger des territoires sobres en carbone. Ce devrait être une des mission de la solidarité territoriale que de repenser les logiques d'aménagement pour combiner efficacité écologique et solidarité. Rassembler dans un même portefeuille, les efforts du court et moyen terme en matière de consommation énergétique des bâtiments, et la planification à long terme pour remodeler les territoires est une approche très pertinente. Confier ce portefeuille à une écologiste reconnue est une garantie que le sujet sera traité avec sérieux.

Nicole Bricq, nouveau ministre du développement durable, n'est pas connue pour son parcours écologiste, même si elle est ces dernières années, montée en première ligne sur la question des gaz et huiles de schiste. Elle est plutôt spécialiste de la fiscalité, des questions budgétaires et des finances. C'est justement pour cela que son arrivée au développement durable est intéressante. Elle est probablement la mieux placée pour promouvoir de nouvelles règles économiques et faire de la fiscalité un véritable levier de changement des modes de production et des habitudes de consommation.
J'ai eu la chance de collaborer avec Nicole Bricq au sein du Pôle écologique du Parti socialiste. J’ai apprécié sa compréhension profonde des défis structurels qui doivent être pris en compte pour promouvoir un nouveau modèle de développement plus durable.
L’autre bonne nouvelle est que l'énergie relève bien de la responsabilité de Mme Bricq. Or, la problématique énergétique est une composante évidente de toute stratégie de développement durable. Le plus grand défi pour notre nouveau ministre sera de lancer le grand débat public sur l'avenir de l'énergie en France, débat promis par notre Président. C'est là que la réalité politique va demander toute l’expérience de Nicole Bricq. Dans un pays dominé de longue date, par le lobby nucléaire, il sera très difficile d’élargir ce débat aux enjeux énergétiques pris dans leur ensemble, et de ne pas s’enfermer dans un énième échange aussi vain qu’irritant entre pro et anti nucléaire. Gageons que le profil modéré de la ministre – au moins sur cette question – permettra de rassurer les protagonistes des positions les plus polarisées, permettant ainsi l’émergence d'un débat au fond, véritablement prospectif, pour façonner la politique énergétique dans laquelle la France devra s’engager dans les prochaines années. Car cette transition énergétique ne devra pas simplement être pensée avec rigueur, elle devra aussi faire l’objet d’une appropriation forte par la société dans son ensemble.

Donc, jusqu'ici, tout va bien Monsieur le Président ! Il semble bien que nous ayons la bonne configuration et les bonnes personnes en place, n’ont pas pour faire des coups d’éclat et des annonces tonitruantes, mais pour instituer les bases d'un véritable changement de long terme. C’est exactement ce dont notre pays a besoin. Au boulot !

Bruno REBELLE

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Billets / Tribunes

| Par Bruno REBELLE | Samedi 5 Mai 2012 à 11:23 | 0 commentaire

Au lendemain du débat d’entre-deux-tours et à quelques jours du second tour de la présidentielle, plus de 70 intellectuels et membres de la société civile proches de Terra Nova se mobilisent en faveur de François Hollande.
Des femmes et des hommes, jeunes talents et personnalités d’expérience, de province, de Paris et d’ailleurs, … : ces citoyens incarnent une part de la diversité de la France, et de l’Europe. Universitaires, responsables associatifs, écrivains, magistrats, avocats, dirigeants d’entreprises, sportifs, … : pour la plupart engagés dans des collectifs, ces personnalités en provenance de tous les horizons témoignent de la capacité de François Hollande à rassembler au-delà des clivages.



Bruno REBELLE

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Billets / Tribunes

| Par Bruno REBELLE | Samedi 28 Avril 2012 à 19:43 | 1 commentaire

Oui, monsieur Sarkozy, j’assume. Je fais un vrai travail. Je me lève tôt, très souvent et fais de longue journée. Je suis entrepreneur, chef d’entreprise, et je crée des emplois. J’assume aussi, de bien gagner ma vie, et je suis fier, au titre de la solidarité républicaine de payer mes impôts et s’il le faut, d’en payer plus.


Moi, bobo avec un vrai travail...
Ecologiste, réaliste et motivé par l’engagement d’une transformation en profondeur de notre économie pour mieux prendre en compte les enjeux sociaux et la nécessaire protection de notre environnement, je défends avec détermination une solidarité active entre les différentes composantes de notre société. J’assume parfaitement d’être ce que vous appelez avec un certain dédain, un « bobo ». Vous ne serez donc pas surpris que j’aime aussi cette France métissée qu’est devenu notre pays. Je suis de ceux qui font le pari que cette mixité peut être source de performance et d’épanouissement collectif.

Aussi, monsieur Sarkozy, je ne supporte plus votre incitation permanente à la division, à la stigmatisation. Pourquoi donc opposer la France qui se lève tôt, à celle qui se couche tard ? Pourquoi opposer ceux que vous appelez les vrais travailleurs à ceux qui n’ont pas la chance d’avoir un emploi et que vous qualifiez d’assistés ? Nous sommes fatigués de ces divisions que vous exacerbez. Oui, notre société souffre d’inégalités bien réelles. Mais ce sont bien les politiques de votre gouvernement qui ont aggravé ces inégalités. Vous n’avez eu de cesse, au cours des 5 ans, de votre mandat de démanteler l’éducation, la justice et les services sociaux. Et vous voudriez maintenant nous faire croire que tous les maux de notre société viendraient de ceux là même que vous avez mis en difficulté.

Il faut que cesse sans attendre cette diatribe insupportable. Nous devons reconstruire des relations pacifiées entre plus riches et moins aisés, entre plus éduqués et moins formés. Nous devons aussi reconnaître la complexité des enjeux auxquels nous sommes confrontés. Car ce sont les simplifications outrancières, dont vous êtes un des porteurs, qui combinés à la souffrance et la désillusion, font le lit des idées nauséabondes de l’extrême droite.

C’est ainsi, dans l’espoir d’une pacification durable des relations dans notre société, que le 6 mai prochain je voterai, sans aucune hésitation, pour François Hollande.

Bruno REBELLE

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