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"Face aux crises, une solution : la conversion écologique et sociale de notre société"

Billets / Tribunes

| Par Bruno Rebelle | Vendredi 19 Novembre 2010 à 10:01 | 0 commentaire
A l’occasion des débats sur la loi de finance 2011, les députés ont encore fait vibrer leur fibre écologique ! Débattant de la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes) ils ont instauré une disposition particulière pour les sacs plastiques à usage unique. Noble attention visant à réduire la prolifération de ces « sacs de caisse » dont la durée de vie est rarement supérieure à quelque minutes – le temps d’aller du supermarché au domicile - et qui effectivement envahissent les poubelles et essaiment à tous les vents. La noble attention se concrétise par une taxe fixée à 20 centimes d’Euro par sac mis sur le marché. La mesure est effectivement très dissuasive. Nous pourrions donc nous réjouir de cette mesure.

Mais, et oui désolé il y a encore un mais, la noble attention est une hypocrisie à peine déguisée. En effet, la règle ne s’appliquera qu’aux sacs à usage unique… sans que soit bien sûr précisé ce qu’est l’usage unique. Pire, la règle propose d’exempter de cette taxe dissuasive, tous les sacs qui porteront la mention « sac à usage multiple ». Je suis prêt à parier que les maquettes de ces nouveaux « sacs à usage officiellement multiple mais effectivement utilisé une seule fois » sont déjà chez les producteurs qui continueront ces sacs, poches, pochons… qui continueront donc à envahir nos poubelles et notre environnement.

Encore une belle occasion d’être un peu plus intelligent qui s’envole… comme les sacs en plastique !

Bruno Rebelle

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Billets / Tribunes

| Par Bruno Rebelle | Mercredi 17 Novembre 2010 à 09:16 | 0 commentaire
Hyper président, hypo écolo
1mn 27secondes c’est à peu près le temps que le président aura consacré à la question écologique dans son show télévisé d’hier. Je ne m’attarde pas sur le coté « mascarade » de l’exercice, d’autres feront cela mieux que moi. Un commentaire toute de même sur cet « entretien » dans lequel on ne sait plus qui pose les questions et qui est sensé y répondre. D’un côté, un président directeur d’école (plutôt cour d’école d’ailleurs vu le peu de hauteur des prises de position du chef de l’état) qui tance ces interviewers, les mets sous pression de répondre à « ses » questions. De l’autre des interviewers, plus animateurs médiatiques que journalistes consciencieux. Et pour les téléspectateurs une litanie de déclarations présidentielles qui ne sont même pas challengées par ses interlocuteurs. Par exemple, il n’était pas très compliqué de pousser le président à expliquer le calcul lui permettant de déclarer que le régime des retraites serait excédentaire en 2020, quand tous les spécialistes du sujet ont démontré depuis des mois le contraire… Passons sur la forme… nous y sommes malheureusement trop habitué !

Revenons sur le fond de nos préoccupations. Comment peut on accepter qu’après l’échec de Copenhague, à 10 jours a peine de l’ouverture d’une nouvelle étape des négociations internationales sur le climat à Cancun rien ne soit dit de cet enjeu majeur qu’est la réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Pourtant la problématique climat énergie imposera, que Nicolas Sarkozy l’accepte ou non, des transformations profondes des modes de productions et devrait conduire à des modifications non moins profondes de nos modes de consommation. Comment se satisfaire qu’à quelques semaines d’une année de la biodiversité qui sera passée presque inaperçue le chef de l’Etat n’ai pas un petit mot sur l’épuisement des ressources naturelles qui la aussi met en péril certains secteurs d’activité – la pêche en particulier - dont il faudrait repenser radicalement l’organisation ? Comment imaginer qu’au moment où tous les voyants sont au rouge pour souligner l’importance des relations entre environnement et santé et l’impact des pollutions diffuses sur la multiplications des cancers et les dérèglements hormonaux, le Président n’ait pas l’idée de faire le lien entre ces nouveaux risques et l’équilibre des comptes de la sécurité sociale ou même les enjeux de son nouveau sujet fétiche : la dépendance ?

Cette absence d’attention aux préoccupations environnementales qui pèsent de plus en plus sur l’ensemble de l’organisation de notre société est effrayante. Elle marque un peu plus l’autisme du Président de la République. Elle révèle surtout son absence de vision sur les ressorts qui créeront de la stabilité et de la sécurité. Je ne parle même pas de solidarité tant on sait que cette valeur est étrangère à la sémantique sarkozienne. En effet qui peut aujourd’hui nier que les crises climatiques et énergétiques sont et seront le carburant des grands conflits armés ? Qui peut ignorer encore que l’injustice environnementale, qui fait que les ménages les plus modestes sont aussi ceux qui sont les plus directement exposés aux risques environnementaux, n’est pas un nouvel accélérateur de la fracture sociale ? Qui peut encore refuser de reconsidérer l’organisation de l’agriculture, de la pêche ou de certains secteurs industriels pour adapter ces activités aux limites écologiques de notre planète et ainsi préserver les emplois de demain et développer ceux d’après demain…?

Le satisfécit donné à Borloo et le compliment porté aux compétences indéniables de NKM ne suffit pas à me rassurer. Dans ce régime « hyper présidentiel » il nous faudrait un « hyper président » au moins conscient des enjeux écologiques. Le show d’hier nous prouve juste le contraire. Il faudra probablement que Nicolas Hulot rappelle une nouvelle fois Nicolas Sarkozy.

Bruno Rebelle

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Billets / Tribunes

| Par Bruno Rebelle | Lundi 15 Novembre 2010 à 09:47 | 0 commentaire
Un remaniement de renoncement écologiste
Chassez le naturel il revient au galop ! L’adage se confirme une nouvelle fois. Il est vrai que Sarko nous avait déjà prévenu dans son allocation du début de l’année au salon de l’agriculture : l’environnement ça commence a bien faire ! La composition du gouvernement, à peine remanié, atteste de cette régression de la cause écologique dans l’échelle de valeur de la majorité présidentielle.

Et ce n’est pas le nouveau Premier Ministre (vous savez le même qu’avant), dont ont dit qu’il s’est imposé au Président et qu’il aurait donc imposé « son » gouvernement, qui aura œuvré pour maintenir la cause écologique au rang de priorité. Fillon, on le sait, n’a jamais vraiment considéré l’écologie comme un sujet important et n’aura donc pas jugé « important » de prendre en compte la gravité de la crise écologique que nous traversons. Pas plus que ne l’intéresse les critiques concernant la mise en œuvre du Grenelle Environnement, la progression du vote écologiste, la naissance d’un nouveau parti écologiste ce samedi 13 novembre à Lyon ou la progression des mouvements de l’écologie politique dans toute l’Europe.

Deux signes attestent plus particulièrement cette régression de l’écologie dans l’intérêt gouvernemental.

Le premier est bien évidemment la perte du statut régalien du ministère de l’écologie qui n’est plus ministère d’Etat. Qui plus est ce qu’était le premier ministère d’importance après Matignon est relégué au 4ème rang… Plus dramatiquement symbolique sa place est prise par la Défense… Comme si l’enjeu militaire était plus important aujourd’hui que le changement climatique ou l’érosion de la biodiversité. C’est au contraire notre capacité à réduire notre dépendance aux énergies fossiles qui sera un facteur de stabilisation des tensions et des conflits mondiaux. Une fois de plus la Droite pense « à l’envers ».

Le deuxième signe est plus subtil mais probablement plus préoccupant encore. Avec le remaniement, l’énergie sort du périmètre de l’écologie et retourne à Bercy. Jean Louis Borloo avait progressivement grignoté du terrain pour récupérer une bonne partie du sujet. Et même si la tutelle des principales institutions qui pilotent la politique énergétique et la gestion des participations de l’Etat dans les grandes entreprises du secteur est toujours restée à Bercy, le fait d’avoir intégré la Direction générale de l'énergie et des matières premières au sein du MEDDEM était à l’évidence une grande victoire. Ce signe fort soulignait bien qu’il ne peut y avoir de développement durable sans une reconsidération en profondeur de la politique énergétique… Et l’outil de pilotage de cette politique est et restera la DGEMP…

Dans la nouvelle configuration gouvernementale c’est le tristement célèbre, Eric Besson, qui récupère, avec le portefeuille de l’industrie, celui de l’énergie. Il y a fort à parier qu’il aura cœur à réintégrer dans son périmètre cette direction stratégique essentielle. D’autant que les amitiés de Besson avec le lobby nucléaire sont connus. L’ex ministre chargé de l’expulsion des Roms est aussi le maire de Donzères dans le Drôme, commune toute proche de la centrale nucléaire de Cruas. Je me rappelle quelques passes d’armes peu amènes quand j’étais conseillé de la candidate du PS à la Présidentielle et que Monsieur Besson se considérait encore socialistes. Les arbitrages rendus par la candidate, par exemple sur la mise à plat du projet EPR de Flammanville – arbitrages que j’avais fortement orientés – m’ont valu toute sorte d’insultes en directes et de manœuvres indirectes du lobby pronucléaire dont Besson n’est pas le dernier représentant. Il y a donc fort à craindre que la récupération de l’énergie par Eric Besson sous l’autorité de Bercy marque aussi un retour à la « normale » de la politique énergétique qui avait à peine commencer à évoluer… avec toutes les difficultés que l’on sait : coupe sombre dans les crédits d’impôts, rabotage des tarifs, obstacles réglementaires supplémentaires au développement de l’éolien…

De la même façon, il est très regrettable que l’aménagement du territoire disparaisse du champ de compétence de ce ministère. Ce rapprochement avait été obtenu par Dominique Voynet en 1997 et marquait la aussi la nécessaire cohérence entre les choix sectoriel et leur traduction territoriale pour faire émerger des logiques de développement plus durables, plus équitables et plus responsables. La réforme territoriale voulue par Sarkozy n’a jamais considéré ces interactions. Le gouvernement Fillon 2 acte ce renoncement supplémentaire.

La seule bonne nouvelle dans cet embrouillamini de régressions attristantes reste la nomination de NKM à l’écologie. Force est de constater qu’elle au moins connaît son sujet. Mais la compétence suffira-t-elle ? NKM fera-t-elle le poids dans un gouvernement de campagne piloté par un tandem - hyper président et hyper premier ministre – dont ni l’un ni l’autre n’est réellement préoccupé d’écologie ni même intimement convaincu que la crise écologique est le nouvel horizon à dépasser.

Bruno Rebelle

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