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"Face aux crises, une solution : la conversion écologique et sociale de notre société"

Billets / Tribunes

| Par Bruno REBELLE | Samedi 20 Juillet 2013 à 01:59 | 0 commentaire

Après 6 mois d’un débat dont la qualité et la profondeur ont été saluées par tous - 50 réunions des 8 groupes de travail du Conseil national, plus de 1000 débats dans les territoires, une consultation citoyenne innovante – le Comité de pilotage pensait tenir un bon texte de recommandations pour que le gouvernement engage notre pays dans une transition énergétique, oh combien nécessaire. Mais, à l’ouverture de la dernière séance de travail, nos espoirs ont été douché par le Medef, déclarant irrecevable ce texte sur lequel il avait pourtant imposé des amendements jusqu’au dernier moment. Passons sur l’inélégance de la méthode qui méprise le jeu collectif auquel les autres acteurs se sont pliés. Regardons plutôt ce que nous dit cette reculade, finalement passagère.


Cette Transition dont ils ne veulent pas !
Nous savions que le plus difficile dans ce débat serait de s’affranchir des postures dans lesquels les acteurs s’enferment. Dans ce théâtre social, les ONG ne doivent rien lâcher, les syndicats s’accrochent aux acquis et les collectivités campent sur leurs compétences et leurs maigres ressources. Le Medef, lui, endosse l’habit de l’acteur responsable, réaliste et soucieux de préserver la compétitivité et la croissance.
L’indécrottable optimiste que je suis se prenait à rêver que le réalisme serait de reconnaître que le changement climatique n’attend pas, pas plus que les 3.264.500 chômeurs recensés en mai 2013, ou que le déficit commercial alourdit en 2012 de 70 milliards d’Euro d’achat de pétrole, de gaz et d’uranium. Sans angélisme, j’ai vu la plupart des acteurs évoluer. Les ONG ont fini par lâcher un peu de leurs revendications légitimes, par exemple sur le détail de la décrue du nucléaire. Les collectivités portées par l’enthousiasme de leurs administrés qui voient la transition comme une évolution positive, ont du renoncer à des innovations qui pourtant renforçaient leur efficacité. Les syndicats ont admit la transformation du paysage énergétique et insistent sur l’importance de l’accompagnement des mutations professionnelles qui en découlera.

J’ai aussi entendu les cadres du Medef affirmer qu’il faudrait respecter les engagements de la France pour le climat. Je les ai vu tiquer quand les experts, y compris ceux qu’ils avaient mandatés, ont expliqué que pour tenir cet objectif il faudrait réduire de 50% la consommation énergétique d’ici 2050. Ils ont toussé quand certaines entreprises – de « leur camp » - ont affirmé qu’un programme ambitieux de sobriété énergétique et d’efficacité stimulerait l’innovation, boosterait la recherche et pourrait faire de notre pays un leader mondial de l’efficacité énergétique.
Au pied du mur, le Medef a craqué, renonçant à soutenir l’engagement collectif d’une sortie de la crise par le haut.
Car c’est bien une sortie par le haut que nous a indiqué ce grand débat. Nous savions la transition énergétique nécessaire : changement climatique, facture énergétique, vieillissement des centrales nucléaires, explosion de la précarité énergétique. Les échanges ont montré que la transition était techniquement possible en combinant des efforts de sobriété et d’efficacité avec le développement des énergies renouvelables. Nous avons eu la démonstration que la transition était souhaitable. Quelque soit le scénario les investissements nécessaires se remboursent sur la période, dégageant pour les options les plus ambitieuses un bénéfice de 1000 milliards d’€ d’ici 2050 (un demi PIB !). Différentes études ont aussi souligné que la transition pourrait générer un bilan net de 600 et 800.000 emplois, résorbant 20 à 25 % du chômage de 2013.

J’ai pensé – naïvement – que la raison l’emporterait et que devant cette démonstration, même les plus conservateurs feraient le pari de l’innovation technique, sociale et politique pour promouvoir des modes de vie plus économes, une mobilité plus maîtrisée que subie, un habitat plus efficace et plus sain, des entreprises plus compétitives, de nouveaux emplois et des collectivités plus performantes sur les enjeux énergétiques territoriaux.
Il aura fallut de longues heures de négociation pour ramener un Medef trop inquiet, ou trop conservateur, vers un accord collectif soulignant quelques dissensus au milieu de nombreuses propositions consensuelles. Et si un texte a été adopté en fin de journée, il est regrettable, qu’à la demande de l’institution patronale, nous passions de la force de « recommandations pour le gouvernement » à la fadeur d’une « synthèse collective sur les enjeux ».

Les atermoiements du Medef sont d’autant plus surprenants que les contraintes des grandes entreprises, en particulier des électro ou gazo-intensives, ont été prises en compte, et que la transition c’est surtout de l’activité en plus pour les artisans, les PME et les grands groupes. Ces hésitations semblent traduire l’incapacité de certains patrons, pourtant conscients que notre économie est dans l’impasse, à faire un pas de côté pour engager une mutation profonde de notre politique énergétique. Le naufrage de l’industrie automobile, les difficultés du marketing nucléaire international, ou les errements du secteur bancaire illustrent tristement cet immobilisme mortifère.

Il nous reste à faire le pari d’un sursaut d’ambition du gouvernement pour promouvoir un projet de loi à la hauteur des enjeux. Faisons aussi le pari d’une mobilisation salutaire des entrepreneurs progressistes dont ce pays est riche. Avec eux, prenons le risque – maîtrisé – de la transition, car notre société va mal, trop mal pour accepter l’immobilisme! Il paraît que le changement se devait être maintenant…
Décidons de notre avenir, pour ne pas le subir !

Bruno REBELLE

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Billets / Tribunes

| Par Bruno REBELLE | Dimanche 21 Avril 2013 à 20:17 | 0 commentaire

Avec l’avancée du débat les positions des différentes familles d’acteurs s’affirment. On aurait pu penser que ces acteurs rivaliseraient de créativité pour proposer les solutions les plus adaptées à la couverture des besoins maîtrisés d’une société répondant enfin avec la rigueur nécessaire à l’impératif climatique. On aurait pu penser aussi que tous avaient compris et admis que notre politique énergétique devait évoluer : nécessité de réduction des émissions de gaz à effet de serre, augmentation régulière des prix de l’énergie, précarité énergétique préoccupante d’une part trop importante de la population, vieillissement de certaines installations de production, besoin de compétitivité et de création d’emplois,… pour ne citer que les principales raisons de cette transition.
Qu’elle ne fut pas ma surprise à la lecture des premières propositions que le Groupe de contact des entreprises de l’énergie souhaite verser au débat. Au delà de l’ambition du titre : « Produire en France pour réussir la transition » ces propositions laissent pantois…
La transition serait-elle impossible pour les entreprises ?


La première faiblesse de ce texte tient à la priorité donnée à l’amélioration de la compétitivité des entreprises sans aucune considération pour les enjeux climatiques. Ce raisonnement est illogique voire irresponsable. Il feint d’ignorer que des entreprises, mêmes prospères, n’auront aucun avenir, si on laisse se dégrader les conditions écologiques planétaires…

Je ne reproche pas aux entreprises de plaider pour la compétitivité. Je pointe le fait qu’il est regrettable de ne pas considérer l’impératif climatique comme un enjeu déterminant le futur des activités humaines. Il me semble plus stratégique de placer la compétitivité, non pas avant ou après le changement climatique, mais « à l’intérieur » de cette réalité. Surtout le raisonnement du Groupe de contact des entreprises de l’énergie refuse d’explorer les pistes d’une compétitivité nouvelle qui reposerait, non sur l’aménagement à la marge du système actuel, mais sur les mutations profondes d’un modèle énergétique pour entrer enfin dans une économie plus respectueuse des enjeux écologiques de moyen et de long terme. Tout se passe comme si les représentants des entreprises refusaient de reconnaître les intelligences disponibles, les innovations en cours et les propositions construites de plusieurs experts qui démontrent qu’il est possible de créer de la richesse et de l’emploi en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.

Déjà fin 2011, Christian de Perthuis, économiste reconnu, soulignait, dans le rapport Trajectoires 2020-2050 demandé par le gouvernement Fillon, l'impact positif pour l'emploi d'une réduction des émissions de CO2 de 30 % d'ici 2020, en comparaison des 20% correspondant aux engagements européens. Le quotidien La Tribune (6.11.2011) allait même jusqu’à écrire qu’il y avait là « une idée suffisamment subversive pour que sa publication ait été bloquée. » Plus récemment, les experts du CIRED sont venus rappeler que le scénario Négawatt permettrait de créer plus de 600.000 emplois d’ici 2030. Soyons certains que si les cerveaux du MEDEF, de l’UFE, de l’AFGaz et de l’UFIP s’organisaient pour penser dans ce sens – en intégrant la réduction des gaz à effet de serre comme contrainte structurante – ils proposeraient rapidement des pistes toutes plus innovantes les unes que les autres, au service de la compétitivité ET du climat.

La deuxième faiblesse des propositions des entreprises est de rien proposer d’autres que la préservation des « filières matures de production d’énergie qui surtout ne doivent pas être déstabilisées ». Le Groupe de contact des entreprises de l’énergie pousse l’ironie à argumenter cette nécessité de préserver les filières existantes au motif qu’elles « ont un rôle pivot dans la transition». C’est un peu comme si l’on proposait le changement en précisant qu’il ne faut rien changer pour justement pouvoir changer… plus tard ! Le texte précise que le parc nucléaire est un atout fondamental et que sa « prolongation durable » (SIC !) doit être recherchée… que le gaz étant une bonne énergie de complément, il convient d’évaluer le potentiel français de gaz de schiste… et qu’enfin « le pétrole restera durablement incontournable dans le transport ». Donc, on garde le nucléaire, le pétrole on rajoute du gaz de schiste, on développe (un peu) les renouvelables et voilà la proposition d’une transition immobile !

Rappelons ici que le terme même de « transition » signifie « passage d’un état à un autre ». L’état que nous voulons quitter est celui d’une politique énergétique insatisfaisante parce que sans avenir. Cette politique repose essentiellement sur le pétrole, le gaz et l’uranium, toutes matières importées au dépend de notre balance commerciale. La politique vers laquelle nous voulons aller, met en avant la réduction impérative de nos consommations énergétiques – tous domaines confondus – pour avoir quelque chance d’atteindre le Facteur 4 en 2050 (voir ma tribune précédente Débat énergie : il y a de l’électricité dans l’air !). Elle propose ensuite de couvrir nos besoins maîtrisés en développant toutes les solutions renouvelables qui par nature sont des solutions vraiment durables.

Entreprises de l'énergie: transition impossible?
Si le Groupe de contact des entreprises de l’énergie propose de concentrer la politique de maîtrise de la demande sur la rénovation du bâtiment et de continuer à encourager les progrès d’efficacité dans l’industrie et les transports, ces remarques sonnent creux quand elles passent après la priorité que ce groupe d’entreprises veut donner à la compétitivité de l’offre énergétique sans rien changer ou si peu au bouquet existant. L’audition du Président d’EDF, Henri Proglio, le 18 avril est venue rappeler l’état d’esprit avec lequel le management de cette grande entreprise aborde la transition énergétique. Questionné sur le coût de la prolongation du parc nucléaire, Monsieur Proglio n’a pas daigné imaginer que le débat national puisse proposer qu’une part des 100 à 120 milliards – ce sont ses propres chiffres – qu’il faudra investir dans les 20 prochaines années pour mettre à niveau le parc de production d’électricité, soit affectée à autre chose qu’à la prolongation des centrales nucléaires…

En fait, ces acteurs économiques se déclarent en faveur de la transition énergétique... surtout quand cette transition ne remet pas en cause le système actuel ! Il va bien falloir pourtant que nous changions la donne… La bonne nouvelle pourrait – peut-être - venir de certaines entreprises qui commencent à comprendre que cette transition vue par les uns comme une contrainte pourrait bien devenir une opportunité. Ecoutons et accompagnons donc celles-là… et laissons les dinosaures sur le bord de la route !

Bruno REBELLE

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Billets / Tribunes

| Par Bruno REBELLE | Vendredi 12 Avril 2013 à 19:03 | 5 commentaires

L’Union française de l’électricité est en colère… et je m’en réjouis. En accusant les ONG et certains experts de faire l’apologie de la décroissance pour mieux atteindre leur objectif d’une société qui contribuerait à lutter contre le changement climatique et à réduire le risque nucléaire, le syndicat interprofessionnel de la production et de la distribution d’électricité tombe dans la caricature. Mais, comment ne pas voir dans cette réaction le fait que le débat national sur la transition énergétique touche efficacement le cœur des enjeux ? La polémique ouverte n’est qu’une nouvelle illustration du poids des certitudes martelées depuis des années par les promoteurs d’un modèle énergétique pourtant à bout de souffle. Une diatribe réductrice et bien peu cohérente avec l’esprit d’un débat constructif que nous nous efforçons d’encourager.


Débat énergie : il y a de l’électricité dans l’air !
Tout commence avec le travail des experts invités par le CNDTE - Conseil national du débat sur la transition énergétique dans lequel siège l’UFE – à analyser les scenarii existants (dont le scénario de l’UFE récemment mis à jour). Ce travail de décryptage est incontournable car les différents exercices de modélisation disponibles ne portent pas tous sur le même périmètre ou sur la même échelle de temps. Le groupe d’experts dont la pluralité a été validée par le Conseil, propose un classement de ces scenarii en trois familles en fonction des perspectives de consommation énergétique à l’horizon 2050 : consommation stable d’énergie, réduction modérée, réduction ambitieuse. Les experts poursuivent alors l’analyse en regardant comment ces familles de scenario prennent en compte les critères d’appréciation qualitative qui ont été arrêtés par consensus par le CNDTE. Un des critères, réputé essentiel, est le respect des engagements de la France en matière de changement climatique qui se traduisent par l’obligation pour notre pays de diviser par 4 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 – objectif facteur 4.

L’analyse des experts est explicite : seuls les scénarii proposant une réduction ambitieuse de la consommation énergétique permettent d’atteindre le facteur 4. On retrouve ici les propositions de Négawatt et de Greenpeace, assez proches l’une de l’autres, mais aussi la trajectoire dessinée par l’ADEME qui atteint également le facteur 4 avec des choix assez différents de ceux de Négawatt, notamment en matière de mobilité. L’analyse révèle aussi qu’en retravaillant certaines options du scénario CIRED de réduction modérée des consommations, il serait possible d’en infléchir le cours pour le rendre compatible avec les engagements climatiques internationaux. En revanche, l’analyse du groupe d’expert disqualifie de fait les options proposant une stabilité de la consommation ou les scénarii ne proposant qu’un effort modéré d’économie et d’efficacité.
C’est probablement de ce classement que vient la colère de l’UFE. En effet son scénario est fondé sur une demande stable d’énergie. Même si la proposition de l’UFE ne porte que sur l’électricité, elle est proche du scénario NegaTep qui intègre toutes les demandes d’énergie, et propose le déploiement de l’électricité dans des champs d’utilisation plus vaste que ceux dans lesquelles elle est aujourd’hui utilisée. Cette « électrisation » massive serait permise par un déploiement renforcé de la production électronucléaire peu émettrice de carbone autorisant au final une réduction sensible des émissions de GES, même si cette réduction reste loin d’atteindre le facteur 4.

L’UFE déploie alors une critique violente des scénarii les plus volontaristes en matière de climat et d’énergie, en les déclarant irrationnels puisqu’ils ne prendraient pas en compte les mêmes indicateurs de base que ceux retenus par l’UFE. Oui, le scénario Négawatt ne prévoit pas d’augmentation massive du PIB et assume ce choix en soulignant que cet indicateur est de plus en plus contesté et qu’il n’atteste que très partiellement des réalités sociales du pays et du bien être dans lequel vit la société. Rappelons ici que le Président Sarkozy avait lui même demandé une mission pour produire d’autres indicateurs de richesse comme alternative au PIB. On notera aussi qu’un certain nombre d’économistes – y compris ressortissants d’institutions internationales reconnues – n’hésitent plus à annoncer que nous rentrons dans une période de « croissance durablement molle »… un bel euphémisme pour ne pas dire que notre richesse globale est appelée – au moins en Europe de l’Ouest – à stagner dans les prochaines décennies. Les mêmes rappellent alors l’importance des économies d’énergie pour justement réinvestir ce que nous dépensons en pétrole, gaz et uranium dans des investissements pouvant structurer une économie et une société plus économe en énergie. Le choix de Négawatt est sur ce sujet clair, transparent et totalement assumé. On peut ne pas être d’accord, mais ces options sont aussi crédibles que celles qui prévoient une croissance régulière du PIB sur la période 2013-2050 en, ces temps d’économie sérieusement en panne.

Pour continuer dans sa tentative de déqualification du scénario Négawatt, l’UFE martèle, à juste titre, « i[qu’aucune projection de ce type [transition énergétique] ne peut être décorrélée de sa dimension économique]i ». Le syndicat des électriciens a juste oublié de prendre connaissance de l’étude récemment publiée par Négawatt pour compléter ses propositions techniques en chiffrant ses choix et en mesurant l’impact net en emplois des options retenus. Ce travail a été conduit par Philippe Quirion, chercheur reconnu du CNRS – CIRED. Il fait la preuve de l’intérêt économique et social des propositions avancées : un scénario significativement moins cher que le scénario tendanciel et qui permet de créer plus de 600.000 emplois à l’échéance 2050. On peut toujours critiquer ces résultats, mais l’analyse a été faite et les données sont la aussi à la disposition de ceux qui veulent les éplucher…

L’autre argument avancé par l’UFE dans la polémique qu’elle anime est encore plus spécieux. L’UFE reprocherait à Négawatt d’avoir conçu un scénario qui permette, en plus de la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre, de sortir du nucléaire autour de 2030. C’est effectivement un choix affirmé par ce groupement d’experts, un choix dont la légitimité ne peut être contestée. Pourquoi donc faire un procès d’intention qui n’a pas lieu d’être ? Ni Négawatt, ni Global Chance que l’UFE s’efforce aussi d’attaquer, n’ont jamais caché leur préconisation sur ce sujet. Ce scénario ne peut donc être discrédité au seul motif qu’il démontre qu’il est possible – sur le papier au moins – de respecter le facteur 4 ET de sortir du nucléaire.

Je ne suis pas tout à fait d’accord pour dire avec l’UFE « que les choix énergétiques ne peuvent être faits qu’à partir d’un consensus sur la vision de la société future ». Je pense plutôt que vu l’importance de l’énergie dans nos vies quotidiennes et dans nos sociétés, les choix énergétiques sont une partie intégrante de la vision de la société que nous souhaitons pour demain. Cette vision est nécessairement une construction complexe qui doit prendre en compte les contraintes qui nous sont posées par les caractéristiques géophysiques de notre planète et définir les possibles à l’intérieur même de ce champs des contraintes. Cette vision d’une société future peut donc se construire en deux temps, pour ce qui concerne l’énergie. D’abords en définissant le niveau de besoin considéré comme nécessaire pour satisfaire de manière équitable les attentes des individus, des ménages, des institutions et des acteurs économiques. Ensuite en proposant la meilleure combinaison de solutions pour couvrir ces besoins, en n’oubliant pas de rappeler que chacune de ces solutions génère son lot d’avantages et d’inconvénients – nuisances, risques, coûts à court, moyen et long terme. C’est bien sur cette combinaison d’avantages et de risques que le consensus doit se construire le plus sereinement possible.


La tâche est immense mais elle n’est pas impossible. Elle impose cependant de travailler avec méthode, sans exclusive et sans condamnation a priori de telle ou telle option. Faisons le pari que la société saura dire, dès l’instant où elle aura (enfin) toutes les informations en main, ce qui est bon pour elle et qui l’a met en danger.

Bruno REBELLE

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