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"Face aux crises, une solution : la conversion écologique et sociale de notre société"

L’ex n° 2 de Greenpeace International Bruno Rebelle a récemment rejoint l’agence Synergence, une agence de conseils dont le chiffre d’affaires avoisine aujourd’hui 4,5 M€. Avec une équipe pluridisciplinaire de 35 personnes, composée d’ingénieurs et de sociologues mais aussi de spécialistes de la communication, il propose ses conseils aux acteurs du développement durable.


Envirojob: Aujourd’hui, comment se porte le marché du conseil en développement durable ? Les acteurs économiques français n’ont-ils pas aujourd’hui surtout tendance à internaliser par soucis d’économie ?

Bruno Rebelle: Depuis plusieurs années déjà le monde de l’entreprise s’éveille et s’intéresse à la thématique environnementale et le secteur du conseil est, à l’heure où je vous parle, vraiment en pleine évolution. La demande et les attentes sont fortes. Certaines sociétés internalisent certes mais elles sont de plus en plus nombreuses à faire appel à des spécialistes. Du coup, nous sommes de plus en plus nombreux sur le marché. Voyez, on ne compte plus le nombre de bureaux d’étude, d’agence de communication ou de publicité qui développent une « branche verte » ! Ma lecture ? Nous avons donc aujourd’hui vraiment à boire et à manger dans ce secteur, car notre métier n’est pas encore très normé mais, selon moi, il devrait y avoir une sorte de décantation dans les trois ans à venir. Seuls les meilleurs et les plus pointus vont rester.

Envirojob: L’agence Synergence va-t-elle pouvoir recruter en 2009 ? Quels profils sont les plus recherchés aujourd’hui dans le secteur du conseil environnemental ?

BR: Depuis le début de l’année, notre activité est de 30% supérieure à 2008. La société existe depuis 20 ans et se porte donc toujours bien. Du coup nous avons récemment embauché quatre collaborateurs pour développer notre politique d’e-learning et nos outils numériques. Par ailleurs, quatre autres cadres vont à nouveau être embauchés. Pour ces postes nous recherchons, comme c’est souvent le cas, des « moutons à cinq pattes » ayant des compétences transversales. S’y connaître en matière d’environnement et maîtriser les ficelles d’une bonne gouvernance ne suffiront pas. Nous voulons des candidats également capables de travailler en équipe et ayant si possible un profil international. Enfin s’ils connaissent déjà les acteurs et s’ils peuvent concevoir et animer des processus de concertation, ce qui n’est pas donné à tout le monde, ce sera parfait ! De nos jours, savoir faire un bilan carbone ou une certification Iso14001 ne suffit plus. Nous recherchons des personnalités qui parlent aussi avec leurs tripes et capables d’aider nos clients, Mac Donald ou Coca Cola par exemple, à se positionner clairement dans la société d’aujourd’hui.

Envirojob: Après vous être longtemps investi dans le monde associatif. Conseilleriez-vous pour autant à celles et ceux qui souhaitent travailler eux aussi dans une agence de conseils, de passer d’abord par la case « militantisme » ?

BR: Tout dépend du type d’engagement mais, par exemple, certains clients nous sollicitent car nous connaissons bien l’interface entre entreprises et ONG. Tour comme moi, l’ancienne Directrice de la communication de Greenpeace travaille aujourd’hui au sein de l’agence…J’ajouterai que si tout le monde n’a pas un passé de militant actif ici et bien beaucoup se sont frottés à la relation qu’entretiennent les parties prenantes. Oui c’est important de bien connaître tous les acteurs.

Envirojob: En cas de remaniement ministériel en juin prochain après les élections européennes, et dans le cadre de l’ouverture prônée par la droite, accepteriez-vous de signer un CDD au sein du gouvernement ? Quel poste aurait vos préférences ?

BR: Sincèrement Jean-Louis Borloo fait plutôt du bon boulot on va dire et, il faut être franc, des progrès importants ont été réalisés en France ces dernières années. Maintenant des erreurs et des incohérences ont également été commises depuis le Grenelle, en particulier en matière de politique énergétique avec le nucléaire ! Sans parler du plan de relance de l’industrie automobile qui a été mal ficelé ou bien de la pêche…D’ailleurs, à ce propos, c’est même à se demander si Xavier Bertrand (UMP) sait seulement ce que signifient « ressources marines » ou « principe de précaution » ! Quand aura-t-on enfin le courage de dire aux pêcheurs que les poissons vont vraiment finir par disparaître ? Non sincèrement je doute d’entrer prochainement au gouvernement. Je vous rappelle quand même que, du temps où il était au Ministère de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy m’avait tout de même fait mettre sur écoute via les Renseignements généraux…Je devrais donc continuer, je pense, à me concentrer sur Synergence en veillant à son développement au niveau international. C'est mon objectif numéro un.



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