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"Face aux crises, une solution : la conversion écologique et sociale de notre société"

Billets / Tribunes

| Par Bruno REBELLE | Dimanche 3 Juillet 2011 à 14:18 | 0 commentaire

Nicolas Hulot est pour moi, non pas l’homme providentiel, mais le meilleur candidat.


Je fais parti de ceux qui considèrent qu’il eut été préférable pour Europe Ecologie les Verts de ne présenter aucun candidat à l’élection présidentielle. Il me semblait préférable de négocier avec le PS, sur la base des scores remarquables réalisés aux scrutins précédents, un bon accord programmatique et un groupe parlementaire suffisamment fourni pour peser efficacement sur la prochaine mandature. Le parti en a décidément autrement, dont acte. En militant loyal, j’ai pris part à la primaire. J’ai voté Hulot et j’avoue avoir été très surpris du résultat de ce premier tour.

Je pensais que les militants et les sympathisants reconnaîtraient naturellement ses qualités : celle d’un écologiste engagé doublé d’un acteur médiatique fort d’une notoriété certaine. Je pensais naïvement que les électeurs reconnaîtraient, avec honnêteté, que Nicolas Hulot a fait beaucoup ces dernières années pour faire progresser la cause écologiste dans notre société. Et si j’ai critiqué certaines de ces positions insuffisamment claires en 2007, ou si j’ai regretté que le processus du pacte écologique ne le conduise pas à « prendre parti », je reste persuadé que son action a été déterminante pour que les préoccupations écologistes deviennent effectivement un sujet central du débat politique. Ce seul historique aurait du suffire à faire de Nicolas Hulot un candidat naturel d’Europe Ecologie Les Verts.

Il est vraiment regrettable de ne pas tenter de faire le meilleur score en choisissant un candidat déjà reconnu par le public pour son engagement écologiste. Certains reprochent à Nicolas Hulot d’opter pour une approche moins radicale que celle prônée par les militants qui s’auto-labellisent, écologistes « authentiques ».
J’ai, pendant près de 10 ans, piloté les activités de Greenpeace – comme directeur du bureau français puis comme directeur international des programmes. Ainsi, je crois pouvoir dire que le radicalisme de l’action est quelque chose que je connais. Et si je pense qu’il sera toujours nécessaire d’avoir un Greenpeace dans le paysage, je pense aussi qu’il faut des médiateurs, des passeurs, des négociateurs pour faire bouger les acteurs - entreprises ou gouvernements – en utilisant des méthodes différentes, naturellement complémentaires de l’interpellation radicale. J’ai très concrètement pratiqué cette complémentarité avec Nicolas Hulot quand j’étais aux commandes de Greenpeace France et qu’il avait l’oreille du Président Chirac. Ensemble nous avons obtenu des avancées que notre organisation seule, n’aurait pu gagner.
La fonction présidentielle et plus généralement l’action des responsables politiques impose de sortir du radicalisme basiste et de savoir trouver – avec la fermeté nécessaire – les processus pour négocier, pour convaincre et pour faire avancer la cause qui est la nôtre. Nicolas Hulot a cette capacité j’en suis convaincu.

L’élection présidentielle est quelque chose de vraiment particulier. Je peux me permettre d’en parler à partir de l’expérience acquise en 2007 au côté de la candidate socialiste. Expérience frustrante certes, mais oh combien formatrice. Pour une telle campagne, il ne suffit pas d’être bon sur le fond, il faut donner envie, il faut rassembler, il faut faire venir à soi, à ses thèmes et à sa cause le public le plus large. Je pense sincèrement que Nicolas Hulot a cette capacité à drainer des soutiens de divers bords et que ses positions largement exprimées sont suffisamment claires et suffisamment fermes pour que l’on cesse de craindre qu’il en changerait au contact de tel ou tel autre.

Au delà, du soutien que je veux apporter à Nicolas Hulot, je voudrais souligner mon inquiétude de voir le parti écologiste préférer le « recentrage sur ces bases » – qui sent étrangement le repli – plutôt que de risquer l’ouverture – à des nouvelles idées, à des nouvelles approches, à des nouvelles personnalités – ouverture qui seule permettra de faire progresser l’écologie politique dans notre société. Les déclarations de certains Verts historiques soulignant que « le résultat du premier tour démontre le fait que ce sont bien les militants qui choisissent » fait craindre que ce choix s’opérerait, une fois de plus, sans prendre en compte les messages du monde extérieur – extérieur au Verts évidemment. C’est pourtant ce monde qu’il faut comprendre et écouter si l’on veut commencer à le changer !

Bruno REBELLE

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