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"Face aux crises, une solution : la conversion écologique et sociale de notre société"
Proche de Ségolène Royal, Bruno Rebelle a quitté le PS pour Europe écologie. Outre la prépondérance de la question écologique, l'alliance bénéficie selon lui d'une dynamique interne qui fait défaut aux socialistes et pourrait causer d'autres ralliements.

Marianne2.fr : Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Europe écologie ?

Bruno Rebelle : Ce qui me manquait vraiment quand j'étais au Parti socialiste, c'est qu'il n'arrive pas à comprendre que l'idée écologique ne peut pas être périphérique mais, au contraire, doit structurer le nouveau projet de société à construire. Malgré les mots qui peuvent être employés, ce concept n'est pas entré dans les têtes. Par ailleurs, je suis très intéressé par la dynamique d'intégration des personnalités associatives et intellectuelles dans le projet politique.

Les Verts incarnaient depuis longtemps l'écologie politique en France : jugez-vous que leur structure était insuffisante pour le faire ?
Quand les Verts ont abordé les différents scrutins, ils ont fait des scores honorables mais jamais au point de pouvoir constituer une alternative à gauche. Europe écologie a montré que, en s'y prenant autrement, c'était possible.

«Malgré les mots, le concept de l'écologie comme idée structurante d'un projet de société n'est pas rentré dans les têtes au PS.»

Tout le monde ne juge pas qu'Europe écologie est une formation « de gauche ». Martine Billard a quitté les Verts, jugeant que l'alliance des écologistes tirait son parti vers le centre et l'écartait de sa position traditionnelle dans la gauche radicale. Europe écologie se situe-t-il pour vous vraiment dans la gauche ?

La seule chose qui m'intéresse en politique est de faire vivre une force politique à gauche. Europe écologie couvre plutôt un spectre allant du centre gauche à la gauche gouvernementale et cela dans une volonté délibérée de pouvoir participer aux affaires. Quand on fait converger les enjeux environnementaux, sociaux et économiques d'une telle idée, qu'on le veuille ou non, on est face à une vraie pensée de gauche.

Christiane Taubira envisagerait également de rejoindre Europe écologie. Pensez-vous que d'autres personnalités de gauche puissent vous suivre et rejoindre l'alliance écologiste ?

Toutes les conditions sont réunies pour : il y a un malaise profond et une attente de renouvellement politique à laquelle le PS est totalement incapable de répondre. En face de ça, il y a une forme politique nouvelle dans sa structure et qui met au centre du débat de nouveaux enjeux...

«Europe écologie ne doit pas devenir le bras armé des Verts.»

Je pense qu'Europe écologie est à même de séduire beaucoup de monde. Au sein du PS, même si je sais que cela représente une fraction réduite, de nombreux membres du pôle écologique considèrent qu'ils perdent leur temps.

Que manque-t-il selon vous à Europe écologie, dans la perspective des élections régionales de 2010 ?
Il ne manque pas grand chose : la dynamique du rassemblement continue de se renforcer et renouvelle vraiment la façon de faire de la politique. Or, ce qui risque de faire défaut assez vite, c'est une forme de structure qui puisse faire vivre d'un côté la dynamique de parti traditionnel des Verts et de l'autre l'apport de la société civile. Il va falloir être fin dans les réglages pour que cette organisation, quelle qu'elle soit, ne transforme pas Europe écologie en une sorte de bras armé des Verts.

La formation a pour l'instant comme seules incarnations Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly. Pensez-vous que ces personnalités pourraient continuer d'être l'image d'Europe écologie ?
Je ne sais pas si Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly peuvent remplir cette fonction mais je pense effectivement qu'il est nécessaire d'incarner le mouvement.

«Daniel Cohn-Bendit est bien placé pour continuer d'incarner le mouvement.»

De ce point de vue, Daniel Cohn-Bendit est bien placé pour jouer ce rôle car il a su rassembler les électeurs, d'une part, et les personnalités d'autre part, notamment celles venues de la société civile comme Jean-Claude Besset, Yannick Jadot, etc. Quel que soit le visage de ce nouveau mouvement, il devra pouvoir continuer de rallier des personnalités politiques connues et de nouvelles têtes issues de la société civile.



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