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"Face aux crises, une solution : la conversion écologique et sociale de notre société"

Billets / Tribunes

| Par Bruno REBELLE | Mercredi 2 Janvier 2013 à 13:32 | 0 commentaire

Le ton est donné : l’année 2013 va être difficile ! Les dirigeants européens le répètent avec insistance : la crise perdure ; les entreprises souffrent ; le baril de pétrole s’installe à plus de 100 dollars ; la précarité énergétique progresse ; la dégradation de la biodiversité ne connaît pas de répit ; la pauvreté ne fait que s’aggraver. Conséquence directe ou indirecte, le repli sur soi, la violence et les conflits s’exacerbent. Le constat est dur à l’aube de cette nouvelle année… Mais y-a-t-il du nouveau dans cette description peu reluisante de l’état de notre monde ? Pas vraiment. Cette permanence des constats ne cache-t-elle pas - de plus en plus mal d’ailleurs - le manque de courage des décideurs politiques à engager les changements nécessaires pour faire évoluer notre modèle de société ?


En 2012, la majorité des françaises et des français ont soutenu la promesse qui nous était faite « Le changement, c’est maintenant »… même si le sens de ce changement n’était pas précisément défini. Il y a eu ensuite les engagements de la conférence sociale puis ceux de la conférence environnementale. Des chantiers ont été ouverts. Celui de la transition énergétique n’est pas le moindre. Le débat qui s’est progressivement organisé à la fin de l’année dernière va nous faire entrer rapidement dans le vif des questions qui s’imposent à nous : Quelle est la réalité de nos besoins en énergie ? Comment évolueront nos modes de vie ? Comment nous déplacerons-nous ? Quelles solutions de production énergétique seront-nous prêts à soutenir en connaissance des avantages et des inconvénients de chacune des options proposées ?


2013 - Rêve de transition !
Si la mise en route de ce débat est apparue laborieuse, nous devons noter que les éditoriaux de la fin de l’année ont fait une place progressivement croissante à la nécessité de cette transition et à son potentiel bénéfice pour la société et pour l’économie. Conjointement, des questionnements de plus en plus précis ont été exprimés à l’égard des fondamentaux historiques de notre politique énergétique. Certes, les faits encouragent ces interrogations : dérapage des coûts de l’EPR de Flamanville qui passent de 3,2 à 8,5 milliards ; problèmes récurrents de fiabilité de la sûreté des centrales nucléaires révélées par l’accident de Fukushima ; impacts environnementaux de l’exploitation des gaz de schistes aux Etats Unis et rentabilité biaisée de cette exploitation largement subventionnée ; remise en cause de l’intérêt intrinsèque de certaines infrastructures programmées il y a plusieurs décennies…

On se prend donc à rêver que le changement serait effectivement possible, que nous serions en passe de nous libérer du carcan des idées reçues et de la propagande que nous avons tous subit depuis des années, et dont le seul objet était de justifier une politique énergétique dessinée autoritairement au lendemain de la deuxième guerre mondiale. Il semble bien qu’au plus haut de l’Etat, que dans les grandes entreprises, et dans les collectivités territoriales on admette aujourd’hui que cette politique DOIT changer.

Rêvons donc que le grand débat national sur la transition énergétique ouvre la possibilité d’un changement radical en la matière. Rêvons qu’il soit possible de raisonner d’abord nos besoins en énergie pour, ensuite seulement, imaginer les solutions techniques pour couvrir ces besoins. Rêvons qu’il devienne acceptable de sortir du système hyper-centralisé dans lequel nous sommes encore coincés. Rêvons que déconcentration, diversification et décentralisation s’imposent comme les maîtres mots d’une nouvelle politique énergétique, plus soutenable, plus solidaire, plus efficace. Rêvons que nous puissions nous rassembler autour des enjeux communs : sécurité d’approvisionnement énergétique, coût de l’énergie pour les usagers – entreprises, collectivités ou particuliers ; réduction du déficit commercial – dont les importations d’énergie sont responsables à 85% ; prise en compte des enjeux environnementaux du local au global... Rêvons enfin que nous sachions construire ensemble les solutions qui nous permettront de tirer tous les bénéfices de cette transition énergétique.

Ayant rêvé l’avenir pour ne pas avoir à le subir, nous pourrons alors encourager nos décideurs à mettre en œuvre ces changements et leur demander de faire enfin preuve de courage, car sans courage, il n’y aura pas de changement !

Bruno REBELLE

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